Le Rabo Paul
« La tradition du paysage
Pourquoi des paysages ? Cette inspiration me vient de mes origines asiatiques, confie Paul Le Rabo. Je suis arrivé en France en 1957, à l’âge de 5 ans. En fait, je suis vietnamien d’origine et, en Asie, il existe une grande tradition du paysage. Cela ressurgit dans mon travail». Diplômé des Beaux-Arts et architecte de formation, Paul Le Rabo a décidé un beau jour de 1994 de dédier sa vie à la peinture. Depuis, l’artiste ajoute une dimension temporelle à son art, comme une transe carpe diem. «L’important est le tableau à l’instant où je le crée. Une fois qu’il est terminé, je l’oublie et je passe à un autre».
Tout affleure, de manière imperceptible. Mon regard s’efface, glisse sur l’immatérialité de la couleur, impalpable, indiscernable, rien ne vient heurter le calme de la peinture.
Silence, absence presque. Car tout est dit dans l’invisible, jeu subtil du montré dissimulé, mystère de ce qui est incarné dans la peinture, corps de celle-ci qui m’éveille au sens. La forme naît puis disparaît dans l’espace, flux et reflux incessants de la matière picturale dans l’acte créatif. La couleur s’estompe, parfois s’éteint, puis réapparaît visible dans la lumière du jour.
Indélébile, la trace resurgit alors, écriture qui revient sans cesse, inconsciemment par le geste, affirmée, inscrite dans la toile. Sensation de sa présence, la peinture ne s’impose pas à moi, fenêtre, espace, lien invisible de ma vision intérieure.
Traces, formes en devenir incessamment sont à la fois présentes ou insaisissables, mais toujours en instance de prendre corps, de s’incarner dans la peinture.
Tout s’effectue et réside dans l’intensité lumineuse de la couleur irradiant la toile. Persistance et transparence de la peinture dans sa capacité à exprimer l’ineffable. »
Paul Le Rabo